L'Aéroclub Du Mardi

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Sublime, magnifique, grandiose....

Et oui, tout ça et même encore plus. Ce vol est certainement mon plus beau à ce jour. Ce n'est pas que les précédents ne m'aient pas plus, bien loin de là, mais celui-là nous a fait voyager de surprise en surprise.

Cette fois la météo était bonne après l'annulation de la semaine précédente, on décide de faire enfin la balade sur les Mille-Etangs, le Ballon d'Alsace et Belfort. J'avais quand même pris un peu d'avance en testant sur le réseau avec les copains de l'aéroclub du mardi (voir ici), et j'avais tous les points tournants en tête. Maintenant le but était de voir si j'étais capable de passer du virtuel au réel... sans me perdre...

Donc, une météo favorable : un peu de vent, quelques nuages et une visi horizontale pas extraordinaire, mais correcte. Le bleu du ciel est à peine voilé par une très fine couche transparente... mais là, c'est la première surprise qui nous attend.

Je pars avec Gilles et Myriam, une de mes anciennes élèves qui rêvait de faire un vol et à qui j'avais promis d'offrir ce rêve.... et vu son sourire à l'arrivée, ça valait la peine. On arrive au club, ce sera Marc-Olivier notre pilote du jour. Jeune, super-sympa et excellent pilote. 

Je repense à une remarque des pilotes venus au mois de juillet sur l'ambiance chaleureuse du club de Vesoul-Frotey qui en avait enchanté plus d'un : et oui, il n'y a pas photo, ici les gens sont là pour vivre leur passion et s'efforcent de la partager avec les autres dans un esprit extrêmement simple et convivial, exactement ce que l'on a recréé à l'aéroclub du mardi et on s'y sent bien.

Passage au bureau de piste, Marc-Olivier sort les cartes et je lui indique la nav prévue. 

Alain revient avec le DA40 et des passagers aux sourires épanouis, refait le plein et nous confie "Dommage la visi n'est pas extraordinaire au-dessus des Vosges". Petit sourire de Marc-Olivier "J'ai fait un vol tout à l'heure, vous allez voir, on va un peu monter, vous aurez une surprise..."

On embarque, Gilles et Myriam s'installent à l'arrière et me laissent en place avant...

Décollage 08, cinq avions dans le circuit, on commence à monter. Au fur et à mesure que l'on approche de la mince couche, vers 5000 pieds, avec la différence d'incidence des rayons lumineux, celle-ci semble s'épaissir et s'obscurcir. J'ai un doute "on ne va rien voir !!!", Marc-Olivier sourit, confiant, il sait ce qu'il fait.

On traverse la couche en 4 ou 5 secondes et on débouche dans un autre monde, totalement irréel et surréaliste... vue du dessus, avec la réflexion du soleil, la couche paraît impénétrable, épaisse, alors qu'il n'y a presque rien.

A notre gauche, dans l'azur, un liner file vers l'est. Tout le monde est émerveillé.

La couche vue du dessus devient  impressionnante.

"Regardez à droite, les Alpes et le Mont-Blanc" nous lance Marc-Olivier. Superbe.

Après en avoir pris plein les yeux, Marc-olivier propose de reprendre la nav prévue et me laisse les commandes pour redescendre à 3500 pieds. Second moment de bonheur.

Je m'applique et lui indique ce que je compte faire. Un sourire me sert de réponse et il me dit "Maintenant, c'est vous le pilote, moi j'assure la sécurité, suivez ce que vous avez préparé."

Et ça, c'est génial. Je me remémore les points tournants, cherche les repères... c'est tout bon, les Mille-Etangs, au 060, le passage vers la barre rocheuse et la vallée de la Moselle au Thillot, à droite le Ballon de Servance... même pas perdu !!!!!

Je descends à 3500, prends la vallée et me dirige vers Saint-Maurice... comme dans un rêve éveillé.

En plus, pas mécontent de moi car j'avais décidé d'essayer de palier à mon gros défaut : c'est vrai que sur simu, il manque les sensations et on utilise beaucoup trop les instruments. Cette fois je me mets en tête de n'utiliser l'alti, l'indicateur de cap et le vario que pour vérifier. Je prends une hauteur repère sur le pare-brise pour placer l'horizon, comme me l'avait conseillé Alain il y a quelques semaines, et ça marche, sur une dizaine de minutes de vol, je ne perdrai que 100 pieds, génial !!!

Pareil pour les caps, j'ai tous les points en tête, ça passe et je ne regarderai qu'une fois le GPS, passé Massevaux, pour trouver Chaux (LFGG), mon erreur d'appréciation était d'environ 5 degrés, pas si mal pour un débutant !!!!

On survole l'ancienne base de l'OTAN à Lure-Malbouhans (et oui Philippe, il y a bien les croix sur la piste !!!)

En fait le but premier de cette promenade était de voir le plateau des Mille-Etangs, c'est la seule chose que je ne verrai pas... un peu pris par ailleurs, mais c'est sans aucun regret, bien au contraire, tant ce vol était magique.

Le Thillot, dans la vallée de la Moselle.

On contourne le sommet du Ballon d'Alsace.

Au loin se profile le Ballon de Guebwiller, point culminant de la chaîne vosgienne.

A Thann, il faut passer sous 3000 pieds pour éviter la TMA de Bâle.

Passant Belfort-Chaux, là aussi beaucoup de monde : des avions, des paras, des planeurs.

Après avoir survolé sur le Salbert (la colline qui domine Belfort), le temps filant  trop vite, je propose de poursuivre vers la seconde nav, celle préparée en cas de mauvais temps sur le relief. Je mets le cap sur Montbéliard (ça rappellera des souvenirs à certains, avec un contrôle franco-germano-anglais !)

Je vire vers la vallée du Doubs, direction l'Isle-sur-le-Doubs.Le soleil dans les yeux et les reflets sur la rivière, on ne voit pas grand chose, je remonte un peu pour suivre le relief.

Le temps passe vite... très vite... trop vite. Vesoul est dans mes 3 heures, on doit maintenant rentrer.

Je me retourne vers Myriam et Gilles : "Et si on remontait faire un petit tour vers 6000 / 7000 pieds ?". Approuvé à l'unanimité. 100 % de puissance, 75 nœuds en montée, on passe à nouveau la couche, et c'est encore plus beau. On s'est rapprochés des Alpes d'une centaine de kilomètres, la vue est magnifique.

Température extérieure : -2 °C. Juste ce qu'il faut pour que les cristaux de glace en suspension dans l'air produisent leur effet : l'ombre de l'avion, projetée sur les nuages, nous suit, entourée d'un magnifique halo.

La lumière commence à baisser.

Et là, une nouvelle surprise et un moment magnifique, Marc-Olivier reprend les commande : "Ce que l'on va faire, vous m'en donnerez des nouvelles !!!"

On a droit à un véritable show : pleine puissance, les roues au ras de la couche, sur les côtés, les nuages forment des volutes, on part en slalom entre les protubérances de la couche. On croirait voir les images des plus grands films avec une impression de vitesse multipliée par la proximité de la masse cotonneuse. Malheureusement pas de caméscope à bord.

 

Et ce n'est qu'un début. On monte un tout petit peu puis manche en avant pour une plongée dans les nuages. Ca va tellement vite qu'à ce moment, Gilles est en train de prendre une photo du haut des nuages, le temps de déclencher, on est déjà en dessous !!!!

Ressource 1000 pieds plus bas et on attaque une remontée vertigineuse plein régime pour à nouveau transpercer le plafond. C'est génial !!!!!!!

Malheureusement il faut maintenant penser à rentrer. On passe verticale terrain au-dessus des nuages et on entame la descente.

Le soleil vient nous saluer une dernière fois avant que l'on se décide à atterrir.

La ville apparaît avec au centre la colline de la Motte surmontée de sa chapelle. Tiens en parlant de chapelle, on devait photographier celle de Ronchamp, on n'y a même plus pensé !!!! Ce n'est pas grave, une occasion d'y retourner....