Le vol des porte-poisse...

Dimanche 21 mars, c'était le printemps, une bonne occasion de voir si le ciel est conforme au calendrier.
Depuis début novembre que je promettais à Gilles de l'emmener faire un tour de DA20, mais chaque semaine le vol était reporté à cause des conditions météo. Donc en ce jour de printemps, un maigre espoir de voler tant le ciel était bouché dans la matinée, mais un rayon de soleil furtif vers 13h nous a décidés à tenter le coup.
Prenez un porte-poisse-météo, moi, et un porte-poisse technologique, Gilles à qui il suffit de s'approcher à moins de 50 m d'un appareil électronique ou informatique pour qu'il tombe immédiatement en panne ; mettez les deux dans un petit avion et... vous imaginez le résultat !
- 15h, on est au club, le ciel s'est dégagé, mais les 15 kts de vent ne me disent rien de bon (je suis un débutant moi !), la météo annonce que ça devrait faiblir un peu dans l'après-midi, donc je décide d'attendre.
- 16h, le vent passe à 12 kts, pratiquement dans l'axe et il fait soleil, on y va alors que Ludovic préconise à Gilles de ne pas monter afin de ne pas détraquer l'avion !
- 16h15, on passe le point WS de Luxeuil à 3500 ft (on peut passer haut, la base est fermée)
- 16h25, on arrive sur WN, devant nous, un mur de nuages !!!!!!!!!! l'effet du porte-poisse météo ! Je descends à 2500 ft, limite basse que je m'étais fixée, le relief est à près de 2000 ft.
- 16h27, le contrôleur de Bâle m'appelle : "F-QB, transpondeur en mode C, s'il vous plaît !", comme sur IVAO avec un contrôleur que je ne nommerai pas ! "Mais Monsieur, je suis en Charlie !", "Je ne vous vois pas !"... Je recycle, j'arrête et remets en marche le transpondeur, j'appuie sur Ident... toujours rien ! On est en panne ! Effet du porte-poisse technologique !!!!!!!
- 16h30, on ne voit plus rien, plus de repères sur le relief, je poursuis au VOR
- 16h40, pas si mal, j'aperçois les installations de Mirecourt. Alors que j'appelle le contrôleur de Bâle pour lui dire que je passe sur Epinal, voilà qu'il me demande de passer sur Reims ! "Reims, F-GNQB, bonjour", "F-QB, Reims, bonjour", "Reims, F-QB, je passe sur Epinal, au-revoir !" Au moins c'était bref !
- 16h50, complet en 27 avec un vent d'une vingtaine de noeuds.
- 16h55, au bar de l'aéroclub d'Epinal (on boit du café et on papote)
- 18h, on repart d'Epinal
- 18h05, on monte à 2500ft, il fait pratiquement nuit et il pleut. De bonnes rafales nous font danser, je décide de faire une directe pour rentrer au plus vite.
- 18h10, je passe sur Bâle-Info, autre contrôleur, mais même discours "Transpondeur C, s'il vous plaît !"
- 18h50, on arrive sur Vesoul, il fait à nouveau soleil. Vertical terrain, plus un poil d event !
- 18h55, en vent arrière, là, je regarde à nouveau la manche ; elle est à l'horizontale !!!!!!!!
- 19h00, finale 26 complètement en crabe, ça souffle fort et plein travers !
- 19h02, courte finale, un bonne rafale nous met à 45° de l'axe !!!!!! Prêt pour la remise de gaz, finalement je parviens à reprendre l'axe et le plan, l'atterrissage est plus que chaud mais ça pose.
- 19h05, l'avion à la pompe, Ludo commençait à s'inquiéter et nous confie qu'après notre départ le vent a totalement cessé, jusqu'au moment où on est arrivés ! Effet porte-poisse météo...
Enfin, il ne restait plus qu'un avion au club suite à des soucis mécaniques, aujourd'hui, il n'y en a plus aucun ! Fallait pas laisser le porte-poisse météo et le porte-poisse technologique partir ensemble !

On remonte la 26, la manche semble amidonnée, mais le ciel s'est dégagé.

A peine sorti du tour de piste, les premiers nuages arrivent.

Ils sont jolis, mais de plus en plus bas.

Malgré les éléments je ne quitte pas mon optimisme, ni mes lunettes de soleil comme pour conjurer le mauvais sort.

On approche d'Epinal, heureusement la navigation au VOR me met juste sur le terrain, mes repères habituels avec la colline de Sion ne sont plus visibles.

Une heure de bavardage au bar de l'aéroclub et c'est reparti.

Plus d'alticodeur, mauvaise visi et plafond bas, je décide d'une directe à 2700 ft et m'y tiens scrupuleusement. Le relief et une antenne sur la route culminent à 2200 ft.

Certains me trouvent anxieux, je suis simplement concentré.

La couche se déchire un peu.

Et quelques rayons de soleil parviennent même à percer.

La vallée de la Saône est dégagée.

Vers le nord et  l'ouest c'est toujours bouché.

En approche de Vesoul avec le beau temps.

Il est tard, le soleil est déjà bas et c'est magnifique.

Les villages se dessinent au gré de la lumière.

Un véritable feu d'artifice.

Mais visibilité réduite vers l'ouest. Faudrait peut-être enlever les toiles d'araignées du pare-brise !

Derniers feux avant d'attaquer une finale un peu "chaude" avec du vent de travers et de bonne rafales.