Puisqu'il faut se lancer, allons-y, cet été était rythmé par le rallye aérien co-organisé par les aéroclubs de Vesoul, Montbéliard, Gray et Pontarlier.

C'est Ludo mon coéquipier. N'ayant pas encore (ça va bientôt venir) son PPL, il s'occupe donc de la navigation pendant que je pilote.

Impressions, photos et vidéos...

Énigme : Pour aller du point N°A au point N°B, vous suivez la route 040° pendant 13 minutes et quarante cinq secondes pour un avion ayant un facteur de base de 0,5.

Et bien, ça va être facile puisque l'on n'est pas encore allé au point A !!!!!

Décollage sans histoire, il fait chaud, très chaud... Cap sur le point B et atterrissage à Gray pour un petit coup de tampon.

Le point B (sans être passé par le point A).... le village de La Chapelle-Saint-Quillain et... il fait chaud.

Direction Gray, il doit bien y avoir à boire dans ce secteur.

Je m'annonce en finale sur 123.5, enfin, j'essaie d'en placer une car c'est un peu le foutoir.

"Gray, F-GVHS, finale 25 pour un complet à Gray"

"Gray, F-GNQB, au point d'arrêt 25 à Gray"

Tiens, c'est Jeanne dans l'autre DA20... mais elle est devant nous, elle redécolle déjà !!!!! 

Énigme : C’est le point de coordonnées géographiques N 47°07’20’’ et E 005°23’25’’.

Je regarde ma montre, elle ne fait pas GPS, et bien c'est reparti, on va aller.... euh... par là, tiens !

Ludo se charge des photos.

"T'es pas un peu bas ?"

"Attends, je n'ai pas encore décollé"

C'est fou ce qu'il fait chaud, et soif !

Le point C, non, D, enfin A... vous aviez compris. Facile reste plus qu'à suivre l'autoroute... tout droit, enfin presque.

Dole, là, faut plus suivre l'autoroute.

"Dole Info, F-GVHS après le point N, on se reporte vertical terrain dans 2 minutes"

Ah, oui, j'oubliais, le point A du rallye, qui est après le point B est en fait le point N de Dole !!! Pas clair ?

"Dole Info, F-GNQB au point d'arrêt 05"

Tiens, re-Jeanne !!!!

On doit aller à Pontarlier, mais comme il fait chaud, on boit un coup et on est un peu en retard, donc on va rejoindre directement Besançon.

"F-GVHS, Dole Info, montez par W"

"Dole Info, F-HS, on peut pas... le Whisky on vient de le descendre, hic, la bouteille est vide, y'en a plus !"

Je commence à voir double, deux rivières, deux ponts...

Dole est devant. C'est pas normal puisque c'est de là qu'on a décollé !!!!!! 

"T'es sûr ? Ah, et bien c'est peut-être Besançon alors !"

"La Bèze... euh, non, La Vèze, F-VHS, vertical terrain dans 30 degrés, non, 30 secondes"

"La Vèze, F-GNBQ en finale..." Alors là, c'est une voix féminine, on dirait Jeanne ! Mais pourquoi elle a inversé son immatriculation ? En fait ce n'est pas Jeanne, mais on aurait pu le croire.

Il fait chaud, on a soif, on va boire un verre chez Domergue aviation. Le bar est vide, heureusement voici le ravitailleur.

La trace GPS

A venir...

La vidéo

Énigme : Enfin, pour aller du point N°D au point N°E, vous devez suivre une route 250° pendant 12 minutes et quarante cinq secondes pour un avion ayant un facteur de base de 0,75. Je suis un point d’eau.

Une fois de plus il va falloir être rusé puisque le point E est repéré par rapport au points D, mais que le point D... on n'y est pas allé !

C'est facile on va se repérer par rapport aux forêts... d'ailleurs on est dans le seul coin de Franche-Comté où il n'y en a pas !

Le voici enfin ce point, le village d'Osse. D'ailleurs, peut-être qu'on l'a dedans (l'os) car il semble que les autres équipages n'aient pas photographié le même point d'eau !

 Il fait chaud et il y a de l'eau... mais l'eau, ça ne nous fait pas envie, on va continuer

Plus de problème il suffit de suivre le Doubs, tout droit, ça nous mènera bien quelque part. Mais pourquoi il ne fait pas ses zigs et ses zags dans le même sens que moi le Doubs ?

En finale sur Vesoul... Pourquoi ils ont fait une piste de 1400 mètres de large et seulement 20 mètres de long ????? Bon, on va la prendre dans l'autre sens !

Ah, cette chaleur... et cette soif ! Tout est flou, je ne sais pas ce qu'ils ont fait au lac de Vesoul pendant qu'on était partis, mais il est bizarre ! On se pose et on va boire un coup, on l'a bien mérité !

Pendant ce temps "Vesoul, F-GNQB, en finale 26 pour un complet"

Ne serait-ce pas Jeanne ? Ben si !

Enfin, Sophie, elle n'a pas peur, elle fait  même confiance au pilote... oui, je sais, l'insouciance de la jeunesse. Donc j'ai décidé de me comporter correctement.

Je l'aide à s'installer à bord et lui explique comment ça marche, le briefing est simple :

"Ca, tu touches pas !!! Ca non-plus, et là, il faut surtout pas y toucher !"

Je termine de préparer l'avion (et Sophie) au moment où on entend un grondement de moteur.

Un Extra 330 passe au ras du toit des hangars, fait quelques figures puis se pose.

Le pilote descend et demande du carburant, c'est Renaud Ecalle, membre de l'EVAA (Équipe de Voltige de l'Armée de l'Air), champion du monde, qui vient de Salon-de-Provence et se rend en République Tchèque pour les championnats d'Europe. Il est super-sympa et on discute un bon moment. Il décolle devant nous, enchaîne deux loopings avec les fumigènes pour nous saluer et disparaît à l'horizon.

Sophie prépare l'appareil photo, on arrive sur le point C.

Énigme : Je suis situé dans un village de Haute Saône dont le patronyme semble être d’origine germanique : Alric ou Aldaric. Je fus édifié au XIIème siècle sur un plateau. Je suis reconnaissable grâce à mes 2 tours de 25 mètres de haut et à mon imposant colombier. Au XVème siècle, mon propriétaire, fondateur des hospices de Beaune et chancelier des ducs de Bourgogne fut immortalisé par Van Eyck

Comme disent les gosses, trop fastoche !!!!! C'est le village d'Oricourt situé dans un couloir de 2 Nm de large, sous la TMA de Luxeuil avec au nord la CTR de Luxeuil, au sud la R158B et fermé à l'est par la R45S7.... Et bien voyons !!!!!! Négociations avec les contrôleurs et on y va. Premier passage, l'appareil photo n'était pas prêt... je fais un 360 au-dessus du village pendant que Sophie prend les photos, puis direction Montébliard où on passera près d'une heure à la tour de contrôle à discuter.

Sophie est surprise et enchantée par l'ambiance, que ce soit avec Renaud Ecalle ou les personnes rencontrées à Montbéliard, tout le monde est sympathique et c'est bien agréable.

Petite anecdote à Montbéliard, il y a une porte avec un digicode pour sortir de la zone avions, c'est facile, il suffit de taper les 6 chiffres de la fréquence de la tour... à part que, en bon pilote moyen, on laisse la VAC dans l'avion et que pour retourner au parking, on ne se rappelle plus de la fréquence !!!!

On approche du point D (et, oui, pour la première fois, je les ai pris dans l'ordre !!!!)

Énigme : Le point numéro D est à l’intersection du QDR 085 de DJL et du QDR 147 de LUL.

On cherche donc la fameuse intersection et là... un champ d'éoliennes, un émetteur de télévision et une antenne, le tout dans un rayon de quelques centaines de mètres.... allez choisir ce qu'il faut prendre en photo !!!!!! On optera pour l'émetteur.

Arrivée à Montbéliard.

Le retour sera sur le mode promenade en passant par Baume-les-Dames avec quelques annonces "réglementaires" : "Mesdames et messieurs, nous amorçons notre descente vers l'aéroport international de Vesoul-Frotey. Le commandant de bord et son équipage vous remercie d'avoir volé sur nos lignes. Pour des raisons de sécurité je vous rappelle qu'il est formellement interdit de sauter au cou du pilote avant l'arrêt complet de l'appareil..." et quelques bons éclats de rires.

Terminus, tout le monde descend !

La vidéo

Il me manque encore deux tampons, dont celui de Pontarlier, on décide donc d'y aller en faisant un petit détour touristique par le massif du Lomont, la vallée du Dessoubre, les gorges du Doubs sur la frontière suisse, le saut du Doubs et le retour par les gorges de la Loue et Baume-les-Dames.

Bien qu'elle ait fait plus souvent le tour du monde que moi le tour du pâté de maisons, c'était la première fois qu'Ondine montait dans un avion de tourisme.

Pas de photos à prendre mais juste un tampon à récupérer pour cette étape, ce sera donc très touristique. C'est sûr que pour ma coéquipière passionnée d'alpinisme et qui a fait l'ascension de l'Everest l'an dernier, le Lomont... c'est pas le toit du monde !

Après les éoliennes du Lomont et la vallée du Dessoubre, on arrive sur le plateau par Maîche et Charquemont.

On longe la frontière en vue de la Chaux-de-Fond, en Suisse. Juste un petit coucou en passant, il fait trop chaud pour ramener du chocolat.

Les gorges du Doubs offrent un spectacle magnifique. A gauche de la rivière, la Suisse, à droite, la France et une aile dans chaque pays !

Un barrage entre les falaises juste en aval du saut du Doubs.

Aux Brenets (côté suisse), le "Petit Doubs" forme quelques méandres avant de s'enfoncer dans les gorges.

Ondine n'en perd pas une miette, malgré les turbulences elle est à l'aise et garde l'appareil photo à portée de main.

Une bonne journée et deux heures de vol qui s'achèvent avec l'intention de remettre ça le plus rapidement possible.

La vidéo

Il nous manque encore un tampon... mais il est trop tard pour aller chercher les points et un terrain à plus de 100 Nm. Le comble c'est que le terrain à plus de 100 Nm je l'ai fait en allant à Moulins, mais c'était 3 jours avant le départ officiel du rallye. Certainement que d'autres n'auraient rien dit et l'auraient pris, mais moi je respecte scrupuleusement les règles.

Donc, étant mercredi et Ludo n'étant pas libre, j'avais prévu d'embaucher Pierre pour cette navigation.

Par contre, là, je viens de comprendre que mon surnom de porte-poisse-météo, et bien ce n'est pas moi qui en suis la cause. A chaque fois que j'ai voulu voler avec Pierre, Gilles, Hubert ou Ludo... catastrophe météorologique. Mais avec Enora, beau temps, avec Sophie, beau temps et avec Ondine, beau temps. La théorie se vérifie puisque aujourd'hui c'est Pierre qui m'accompagne et...

Comme il me faut le dernier tampon pour le rallye, on décide d'écourter le vol et d'aller jusqu'à Épinal, je serai de toute façon en retard pour la réunion, mais pas le choix !

Luxeuil est fermé, c'est bien plus pratique quand les militaires se reposent, on peut passer tout droit...

Et bien, non, rien que pour m'amuser, je décide d'emprunter le transit VFR comme si la base était active, mais un peu plus haut car à 1500 ft on a l'impression que l'on va pouvoir cueillir les pommes au passage !

Pierre est aux photos. Bon, OK, pour le rallye il n'y a plus de photos à prendre, mais ce sera pour l'album de souvenirs.

Bains-les-Bains, même pas le temps de s'arrêter pour une petite cure !

C'est calme quand-même les village vosgiens en septembre ! Pas une voiture !

On suit alors le canal de l'Est, enfin, on coupe un peu parce que celui qui a dessiné le tracé, je ne sais pas ce qu'il avait bu avant, mais il avait certainement perdu sa règle !

Là, on arrive à..... ???? !!!!!! Je ne sais pas du tout comment s'appelle ce village mais la photo est jolie. En gros ça doit être à peu près à égale distance entre Marseille et Luxembourg si vous voulez chercher.

Je laisse les commandes à Pierre. Tiens, le voilà bien sérieux d'un seul coup !

Epinal-Mirecourt, tout le monde descend ! Une immense plate-forme sur laquelle on croise malheureusement plus de corbeaux que d'avions...

Je me gare à côté de l'unique pensionnaire du parking, un magnifique King. Peut-être qu'on l'empruntera au retour... Enfin, même pas sûr de pouvoir le mettre en route !

Le retour se fera en ligne presque droite, le paysage devient pastel avec le soleil qui baisse sur l'horizon.

Je passe au-dessus de chez moi, la voiture de mon épouse n'est pas devant la maison, elle n'est pas rentrée de faire ses courses, ça me laisse donc un peu de temps pour faire du tourisme. Je poursuis par Selles (coucou Félix), sa fromagerie et ses effluves de munster !

On arrive sur Vesoul par le nord en faisant une boucle par l'ouest pour éviter le parachutage qui est justement en cours. Le largueur arrive en vent-arrière en même temps que nous, on fait chauffer la radio pour se coordonner et assurer la sécurité. Finalement F-LC, plus rapide, fera un circuit court basse hauteur pour se poser devant moi.

La première épreuve avait eu lieu début juillet, mais en raison d'une erreur dans le tableau des inscription, je n'avais pas été prévenu. Pas grave, la seconde étant le 12 septembre, bien que la date ne m'arrange pas trop au niveau boulot, je réserve la journée pour aller à Montbéliard.

Problème d'avions... l'un des DA20 étant parti à Poitiers, on ne sait pas s'il sera revenu à temps, dans le doute on s'organise avec l'autre DA20 et le DA40. Marie-Elise partira avec le DA20, Éric un peu plus tard avec le DA40 et Marie-Elise ramènera le DA40. Les équipages s'organisent pour les navettes, tout le monde devrait avoir une place. Au dernier moment, le DA40 ayant volé un peu plus que prévu au cours de la semaine, on apprend qu'il est à court de potentiel et ne pourra pas être utilisé. Laurent avance son retour de Poitiers pour libérer le second DA20, ça va le faire !

Dimanche matin j'appelle Marie-Elise pour la prévenir de l'indisponibilité du DA40 et on réorganise les trajets, c'est tout bon...

Sur la VAC, la piste en herbe de Montbéliard semble réservée aux ULM avec un circuit de piste court et bas vers le nord. Il passe d'ailleurs juste au-dessus du quartier de la Petite-Hollande situé sur une colline. Guère possible de faire ça en toute sécurité avec un avion.

Mais plusieurs questions subsistent :

- Où se fait le circuit ? Au nord ou au sud ? En l'absence de précision sur le NOTAM, on doit se conformer à la VAC et le circuit pour cette piste n'est pas adapté aux avions !

- Peut-on se poser sur la piste en herbe ?

En plus la météo se dégrade avec un front orageux et des rafales attendues à 25 kts. Chez moi, à 15h on commence à essuyer de violents orages (qui épargneront Vesoul et Montbéliard jusqu'à 17h50)

Que se passerait-il en cas de problème ou d'accident ? La responsabilité du commandant de bord pourrait être engagée donc, dans le doute, on décide de ne pas participer à cette épreuve. Dommage, mais ça fait également partie du jeu et du rôle du commandant de bord que de ne pas jouer avec le feu. Ma faible expérience me confirme dans ma prudence, tout ça mis bout à bout, je ne suis pas certain de pouvoir conduire le vol en toute sécurité.

Par contre, j'étais loin d'imaginer que la décision de deux équipages de ne pas faire l'épreuve d'atterrissage de précision pour des raisons de sécurité allait créer une telle polémique ! Ne remettant nullement en cause le travail des organisateurs, il semble que certains aient considéré que c'était une "fronde" de notre part... et ont décidé de nous disqualifier !

J'avais pourtant bien lu dans le règlement : "Ce rallye, bien qu’il comporte un classement, doit être avant tout considéré comme une activité de loisir. Chaque commandant de bord doit privilégier la sécurité par rapport au résultat."

Dommage que ça se termine comme ça car Ludovic et moi nous étions engagés pour le simple plaisir et pour soutenir cette initiative. On a dû, souvent, composer avec un été difficile au niveau professionnel et sacrifier des moments de vie familiale pour être présents sur les différentes étapes. Notre but était de terminer le rallye, même bons derniers, mais exclus comme des malpropres, la dragée a plus de mal à passer... Pas sûr que l'enthousiasme soit encore là pour la prochaine édition !

Malgré quelques difficultés de communication entre les uns et les autres la clause de disqualification est remise en question, ce qui me semble raisonnable.

Je suis en contact régulier (et courtois) avec les organisateurs et il me semble de plus en plus que nous nous soyons laissés emporter (voire dépasser) par le développement de ce rallye sans en mesurer les difficultés d'organisation et de coordination tant d'un côté que de l'autre. A l'origine mis en place "en interne" par l'aéroclub de Vesoul et entièrement géré par l'un de nos instructeurs, l'épreuve s'est étendue à nos quatre aéroclubs sans que n'en soit mesuré la difficulté de gestion à cette échelle. Par souci d'équité, il avait été décidé l'an dernier que l'organisation incomberait à l'équipage vainqueur de l'édition précédente, et l'erreur qui a sans doute été commise a été de laisser cet équipage un peu trop seul. En effet, n'ayant pas l'occasion de nous rencontrer assez régulièrement aucun membre de l'un des aéroclubs participants ne peut connaître les membres, les soucis d'organisation ou les avions des autres clubs.

Je suis en train de faire quelques suggestions par rapport à une prochaine organisation plus proche de tous avec des "personnes ressources" agissant en commun sur chaque site. Il faut que ce rallye progresse car il est extrêmement intéressant, permet de faire de beau vols pendant la période estivale et devrait permettre de se rencontrer dans une ambiance amicale.